- Veggy a écrit:
- Je croyais qu'on ne connaissait pas les raisons du crash de l'AF447 ? Et qu'on craignait de ne jamais les connaître ?
Les boites noires ayant été retrouvées et ayant pu être exploitées, on sait désormais à peu près ce qui s'est passé. (Le "à peu près" ayant toute son importance...^^)
Je te résume (en - très - gros) : les sondes Pitot ont givré, entrainant le dysfonctionnement de l'indicateur d'altitude ainsi que celui de l'indicateur de vitesse. Ces derniers ne donnaient plus les bons chiffres! Les pilotes se sont retrouvés en pleine confusion, ne sachant donc plus à quelle altitude ni à quelle vitesse ils volaient.
Ce qu'il faut savoir, c'est que malgré le fait que les indications n'étaient plus exactes, l'avion, lui, n'était pas du tout en péril. Au delà des indications erronées, tout fonctionnait normalement.
Bref, les deux copilotes, apeurés et en pleine confusion à cause des valeurs surréalistes qu'ils voyaient sur leur écran de contrôle ont commencé à tenter des manips. L'un deux (le plus jeune et le moins chevronné) s'est mis à tirer fortement sur le manche. C'est une manœuvre assez incompréhensible dans la mesure où ça fait forcément cabrer l'avion. Or, quand un avion cabre trop, il finit par décrocher.... C'est précisément ce qui s'est passé ici... Sauf que les pilotes n'ont pas compris qu'il étaient en train de décrocher (malgré l'alarme qui ne cessait de retentir pour les en avertir).
Sur ces entrefaites est arrivé le commandant de bord (qui était parti se reposer) : prenant la situation (très alarmante) en cours, il n'a pas compris non plus ce qui était en train de se jouer. La confusion a ainsi duré pendant 2 ou 3 minutes... Et ils n'ont réalisé ce qui se passait que quelques secondes à peine avant de heurter l'océan.
Tout ça pose pas mal de questions (je ne détaillerai pas ici, ce serait bien trop long!^^).
Mais, pour résumer, le rapport du BEA soulève clairement le problème de l'erreur humaine : non seulement les pilotes n'auraient pas compris ce qui se passait mais, en plus, ils auraient commis de grosses erreurs de pilotage ayant entrainé le décrochage de l'avion. (L'ironie du sort c'est que sortir du décrochage est chose facile, et c'est d'ailleurs l'une des premières choses que l'on apprend lorsque l'on est pilote... Encore faut-il comprendre que l'on est entrain de décrocher!).
Bref, la responsabilité des pilotes
serait majeure. MAIS les familles des victimes (qui se sont constitué en association) contestent ce rapport final dans le sens où ce crash est quand même, au départ, plus ou moins directement lié au givrage des sondes pitot (et donc, lié au constructeur - Airbus en l’occurrence). Et quid de la responsabilité d'Air France? Les pilotes avaient-ils été suffisamment alertés de ce problème de givrage des sondes? Et, dans l'affirmative, étaient-ils formés à réagir comme il se devait dans pareil cas?
Sans oublier qu'il est très facile de charger les pilotes décédés. Et puis, réfléchir posément à ce qu'il aurait fallu faire a posteriori, les fesses bien calées dans son fauteuil, c'est toujours plus aisé. Mais quand on est en situation, que le stress est intense (euphémisme)...
En gros, et comme c'est souvent le cas, la catastrophe est liée à une succession de hasards et de problèmes malheureux, problèmes qui - isolément - n'auraient pas causé la perte de l'avion. Du coup, il devient très difficile d'établir clairement les causes et les responsabilités. Il subsiste forcément des interrogations et des zones d'ombres. Mais, globalement, on connait le scénario.
- Veggy a écrit:
- je souhaite atterrir et décoller plusieurs fois de suite (les parties que je préfère !!).
Et de loin les plus dangereuses, maso va!
Edit: et merci pour les liens, Veggy.